Hello.
<disclaimer>
Le premier qui dit Flash est pendu en place publique, OK. Mais pour le second, c'est pas grave, on est vendredÿ, on lui dira rien, surtout s'il se renouvelle.
</disclaimer>
Je vais taper dans une ou deux évidences, et je vais le faire grossièrement, à très gros traits. Mais vers la fin, je vais dire des trucs moins triviaux.
L'interface (graphique ou non) est le véhicule de l'information, dans l'expérience utilisateur. Elle ne l'est pas dans l'accès "machine" au contenu, où elle n'est pas supposée être utile, et se trouve théoriquement ignorée (théoriquement, car il existe par exemple les mécanismes de compensation des défauts d'intégration, comme lorsqu'un lecteur d'écran suppute que le texte anonyme placé immédiatement à gauche d'un champ de formulaire est son label).
Peu importe le media de cette interface, qui peut être graphique ou non : la problématique est la même que ce soit en partant d'une interface définie pour le media screen, speech, tactile, ou un diffuseur de parfums.
Qu'elle soit graphique ou scatologique, c'est un véhicule et non la source de l'information, selon le canon des standards, qui n'a à ma connaissance encore pas été remis en cause avec pertinence, faute par exemple de réponse positive et générale à "Pourquoi limitez-vous votre audience ?", "Pourquoi augmentez-vous les risques non maîtrisés?", "Pourquoi limitez-vous votre propre maîtrise sur la diffusion de vos contenu ?". Cela laisse la place à des exceptions, bien-sûr. Exceptions, on a dit, dont il reste à chaque fois à examiner le contexte très attentivement pour mesurer leur pertinence, aucun des exemples précédemment fournis n'ayant d'ailleurs été convainquant (j'ai beaucoup aimé Audi, qui est tout sauf un exemple de Web maîtrisée et spécifiquement "expérience de la marque").
Mais bref... l'interface est le relais indispensable lors de l'expérience utilisateur (d'accord, l'information est dans le contenu structuré, indépendamment de sa présentation, mais on ne consulte jamais cette structure nue : désactiver CSS et les images, par exemple, ne fait qu'appliquer une autre couche graphique, celle de l'UA. Désactiver celle de l'UA laisse celle de l'utilisateur. Désactiver la "couche graphique"... Arsène n'a jamais expliqué ce qu'il entendait par ce concept à mon avis très imprécis, allant jusqu'à dire qu'on pouvait se passer de l'interface graphique sans désactiver CSS par exemple. Cela dit personne ne le lui jamais demandé non plus). Quelques-soient les opérations efectuées sur le contenu, il y aura une expérience utilisateur au bout, et une interface. J'ose espérer que cela reste le but du jeu
De même que la séparation entre le contenu structuré et sa mise en forme n'avait pas d'autre but que de mieux les marier, le Web sémantique, par exemple, n'a pas pour but l'expérience de la machine, mais celle, finale, de l'utilisateur. On en sépare pas pour jeter, mais pour utiliser. Et nous sommes les utilisateurs.
A noter : le caractère indispensable de l'interface n'est évidemment pas propre au Web et celui-ci n'apporte rien de neuf à cet égard: elle est propre à toute expérience de l'information, quelque-soit le support. Nous accédons toujours à une représentation de l'information, et non à celle-ci. Nos machines aussi. Sur le Web, cette représentation elle-même, en fait, comporte plusieurs aspects: le graphisme en est un, mais pour tout dire, la structure HTML en est une autre : Le HTML est une représentation de l'information, pas l'information. Paf, zut, dégât collatéral: le HTML est mort.
Mais ne désespérons pas Billancourt et revenons à nos moutons : si on pose cette représentation structurelle comme étant la source, le graal, le Bââl-Moloch, ce que vous voudrez, et ce qui est une démarche tout à fait pertinente... quelles sont ses limites ? Sa nature ou l'état de l'art, aujourd'hui, lui permettent-elle d'être suffisante, c'est à dire, dans ce questionnement, suffisante pour qu'une interface pertinente puisse en être déduite à coup sûr ? Il est immédiatement évident que non. Mais ce n'est pas une limitation par nature. Juste l'état de l'art.
(au passage, j'ai du mal avec "les marketeux et le contrôle"). D'abord, les gens du marketing sont rarement des serial killers ayant à ce point le besoin d'"avoir le contrôle". Ensuite, ces gens-là seraient ravis de pouvoir juste ne pas se faire complètement baiser en cas de personnalisation de l'expérience utilisateur. Pas contrôler, juste ne pas se faire baiser. Ofrez-leur la possibilité de décrire de manière sémantique l'expérience utilisateur qu'ils projettent, et ils seront tout contents et vous aussi.)
Revenons au mouton et à notre dispute sur comment on le dessine : à ce stade, un des concepts qui peut venir dire "coucou ? Je suis là ?" est celui de l'ergonomie. Le plus petit dénominateur commun sur lequel on arrivera sans doute à obtenir un accord dans ce genre de sujet trollesque est que la représentation graphique (ou vocale, ou tactile, etc.) est l'instrument de ce besoin d'ergonomie. Ce n'est pas le seul exemple que je pourrais prendre, mais j'espère qu'il sera assez consensuel : Enlevez l'ergonomie, et vous arrivez à situer assez précisément où est notamment la perte de sens quand on enlève la fameuse "couche graphique".
Bwa, c'est pas grave, je/l'outil vais/va rajouter la mienne/sienne. Mais... il n'existe pas de format de description de l'ergonomie associée à un contenu ou à un service. L'entreprise de conceptualisation ou d'abstraction qui serait nécessaire à une telle possibilité n'a, à ma connaissance, pas encore été entreprise, ou transformée en outil. On peut exploser un site ou un service en autant de couches que l'on veut, il y a un certain travail en amont qui s'appelle ergonomie et qui ne sera pas transcriptible aujourd'hui en tant que tel. Et qui est indissociable de la valeur de l'information dans l'expérience utilisateur qui est le but du jeu (ça, c'est peut-être propre au Web, tiens).
En fait, notre souci est peut-être là : des aspects nécessairemment associés à un contenu (avec un degré de nécessité variable selon le contenu spécifique) ne sont pas gérées en tant que telles, de manière explicite et formalisée, ou structurée si vous préférez. C'est le cas de l'ergonomie. Mais c'est aussi le cas de l'"expérience de marque" que yoddl (yodl ? enfin, bref, celui auquel nous pensons tous) mettait en avant : certes, on peut la voir comme de la pure mise en forme. Mais je trouve très intéressant que que l'on soit train de tenter de la rendre exploitable sémantiquement à travers le devéloppement d'API et de nouvelles capacités d'outils transposant un contenu prévu pour une mise en forme graphique dans un media non graphique (là, encore, les lecteurs d'écran, pour rester sur un exemple familier).
Bref, nous ne sommes pas encore à même de décrire certaines couches de manière suffisante. Mais <mode provocateur is back>ce n'est pas une raison pour les jeter
</>
Lâchez les fauves.
Modifié par Laurent Denis (10 Oct 2008 - 08:49)
<disclaimer>
Le premier qui dit Flash est pendu en place publique, OK. Mais pour le second, c'est pas grave, on est vendredÿ, on lui dira rien, surtout s'il se renouvelle.
</disclaimer>
Je vais taper dans une ou deux évidences, et je vais le faire grossièrement, à très gros traits. Mais vers la fin, je vais dire des trucs moins triviaux.
L'interface (graphique ou non) est le véhicule de l'information, dans l'expérience utilisateur. Elle ne l'est pas dans l'accès "machine" au contenu, où elle n'est pas supposée être utile, et se trouve théoriquement ignorée (théoriquement, car il existe par exemple les mécanismes de compensation des défauts d'intégration, comme lorsqu'un lecteur d'écran suppute que le texte anonyme placé immédiatement à gauche d'un champ de formulaire est son label).
Peu importe le media de cette interface, qui peut être graphique ou non : la problématique est la même que ce soit en partant d'une interface définie pour le media screen, speech, tactile, ou un diffuseur de parfums.
Qu'elle soit graphique ou scatologique, c'est un véhicule et non la source de l'information, selon le canon des standards, qui n'a à ma connaissance encore pas été remis en cause avec pertinence, faute par exemple de réponse positive et générale à "Pourquoi limitez-vous votre audience ?", "Pourquoi augmentez-vous les risques non maîtrisés?", "Pourquoi limitez-vous votre propre maîtrise sur la diffusion de vos contenu ?". Cela laisse la place à des exceptions, bien-sûr. Exceptions, on a dit, dont il reste à chaque fois à examiner le contexte très attentivement pour mesurer leur pertinence, aucun des exemples précédemment fournis n'ayant d'ailleurs été convainquant (j'ai beaucoup aimé Audi, qui est tout sauf un exemple de Web maîtrisée et spécifiquement "expérience de la marque").
Mais bref... l'interface est le relais indispensable lors de l'expérience utilisateur (d'accord, l'information est dans le contenu structuré, indépendamment de sa présentation, mais on ne consulte jamais cette structure nue : désactiver CSS et les images, par exemple, ne fait qu'appliquer une autre couche graphique, celle de l'UA. Désactiver celle de l'UA laisse celle de l'utilisateur. Désactiver la "couche graphique"... Arsène n'a jamais expliqué ce qu'il entendait par ce concept à mon avis très imprécis, allant jusqu'à dire qu'on pouvait se passer de l'interface graphique sans désactiver CSS par exemple. Cela dit personne ne le lui jamais demandé non plus). Quelques-soient les opérations efectuées sur le contenu, il y aura une expérience utilisateur au bout, et une interface. J'ose espérer que cela reste le but du jeu

De même que la séparation entre le contenu structuré et sa mise en forme n'avait pas d'autre but que de mieux les marier, le Web sémantique, par exemple, n'a pas pour but l'expérience de la machine, mais celle, finale, de l'utilisateur. On en sépare pas pour jeter, mais pour utiliser. Et nous sommes les utilisateurs.
A noter : le caractère indispensable de l'interface n'est évidemment pas propre au Web et celui-ci n'apporte rien de neuf à cet égard: elle est propre à toute expérience de l'information, quelque-soit le support. Nous accédons toujours à une représentation de l'information, et non à celle-ci. Nos machines aussi. Sur le Web, cette représentation elle-même, en fait, comporte plusieurs aspects: le graphisme en est un, mais pour tout dire, la structure HTML en est une autre : Le HTML est une représentation de l'information, pas l'information. Paf, zut, dégât collatéral: le HTML est mort.
Mais ne désespérons pas Billancourt et revenons à nos moutons : si on pose cette représentation structurelle comme étant la source, le graal, le Bââl-Moloch, ce que vous voudrez, et ce qui est une démarche tout à fait pertinente... quelles sont ses limites ? Sa nature ou l'état de l'art, aujourd'hui, lui permettent-elle d'être suffisante, c'est à dire, dans ce questionnement, suffisante pour qu'une interface pertinente puisse en être déduite à coup sûr ? Il est immédiatement évident que non. Mais ce n'est pas une limitation par nature. Juste l'état de l'art.
(au passage, j'ai du mal avec "les marketeux et le contrôle"). D'abord, les gens du marketing sont rarement des serial killers ayant à ce point le besoin d'"avoir le contrôle". Ensuite, ces gens-là seraient ravis de pouvoir juste ne pas se faire complètement baiser en cas de personnalisation de l'expérience utilisateur. Pas contrôler, juste ne pas se faire baiser. Ofrez-leur la possibilité de décrire de manière sémantique l'expérience utilisateur qu'ils projettent, et ils seront tout contents et vous aussi.)
Revenons au mouton et à notre dispute sur comment on le dessine : à ce stade, un des concepts qui peut venir dire "coucou ? Je suis là ?" est celui de l'ergonomie. Le plus petit dénominateur commun sur lequel on arrivera sans doute à obtenir un accord dans ce genre de sujet trollesque est que la représentation graphique (ou vocale, ou tactile, etc.) est l'instrument de ce besoin d'ergonomie. Ce n'est pas le seul exemple que je pourrais prendre, mais j'espère qu'il sera assez consensuel : Enlevez l'ergonomie, et vous arrivez à situer assez précisément où est notamment la perte de sens quand on enlève la fameuse "couche graphique".
Bwa, c'est pas grave, je/l'outil vais/va rajouter la mienne/sienne. Mais... il n'existe pas de format de description de l'ergonomie associée à un contenu ou à un service. L'entreprise de conceptualisation ou d'abstraction qui serait nécessaire à une telle possibilité n'a, à ma connaissance, pas encore été entreprise, ou transformée en outil. On peut exploser un site ou un service en autant de couches que l'on veut, il y a un certain travail en amont qui s'appelle ergonomie et qui ne sera pas transcriptible aujourd'hui en tant que tel. Et qui est indissociable de la valeur de l'information dans l'expérience utilisateur qui est le but du jeu (ça, c'est peut-être propre au Web, tiens).
En fait, notre souci est peut-être là : des aspects nécessairemment associés à un contenu (avec un degré de nécessité variable selon le contenu spécifique) ne sont pas gérées en tant que telles, de manière explicite et formalisée, ou structurée si vous préférez. C'est le cas de l'ergonomie. Mais c'est aussi le cas de l'"expérience de marque" que yoddl (yodl ? enfin, bref, celui auquel nous pensons tous) mettait en avant : certes, on peut la voir comme de la pure mise en forme. Mais je trouve très intéressant que que l'on soit train de tenter de la rendre exploitable sémantiquement à travers le devéloppement d'API et de nouvelles capacités d'outils transposant un contenu prévu pour une mise en forme graphique dans un media non graphique (là, encore, les lecteurs d'écran, pour rester sur un exemple familier).
Bref, nous ne sommes pas encore à même de décrire certaines couches de manière suffisante. Mais <mode provocateur is back>ce n'est pas une raison pour les jeter

Lâchez les fauves.
Modifié par Laurent Denis (10 Oct 2008 - 08:49)