Bonjour,
Clairement la réponse est oui, mais...
(Je suis Concepteur Graphiste depuis quelques années. )
Le design, le web design, le web… c'est assez vaste et on peut y trouver toutes sortes de métiers différents sous des appellations proches vues de l'extérieure. Par exemple les gens confondent souvent le métier d'Infographiste avec celui de Graphiste ou Concepteur Graphiste, alors que ça n'a rien à voir. Le graphiste créé et gère l'image de marques, l'infographiste aborde le côté technique, l'éxécution. Ce sont deux métiers complémentaires mais différents, le premier nécessite une formation avant tout artistique (arts appliqués, beaux-arts, écoles d'art… ), le second une formation technique plus courte axée avant tout sur les logiciels utilisés. Le métier d'Infographiste est donc plus abordable car il ne nécessite pas de connaissances artistiques pointues (design, illustration, typographie… ). Cependant certains infographistes talentueux arrivent à passer du côté de la création avec un peu de talent et beaucoup de travail. On apprend aussi en travaillant avec autrui.
Et il ne faut pas oublier de mentionner les différentes branches du graphisme comme le jeu ou chaque spécialisation graphique relève aussi de formations spécifiques et complémentaires. Un infographiste 3D ou web/PAO, ça n'a rien à voir.
Quelques points, sous forme de liste.
Les conditons :
• Être (très) doué en dessin et pour les matières artistiques, c'est la base. Certains le sont plus en illustration, d'autres en imagination… Bref, il faut être créatif. Et ça ne s'apprend nulle part. Vous l'êtes ou vous ne l'êtes pas. C'est pourquoi les écoles sérieuses admettent leurs étudiants sur concours afin de choisir ceux qui ont une chance réelle de réussite.
• Être passionné. Cela peut compenser certaines lacunes et c'est même nécessaire vu la difficulté de la tâche. Les métiers artistiques sont exigeants et difficiles.
• Ne pas avoir le bac n'est pas un problème, certaines formations bloquent sans mais si un candidat présente un dossier de qualité, il a toutes ses chances. Les meilleurs dans l'enseignement général ne sont pas forcément les meilleurs en enseignement artistique.
Le contexte (marché et formation) :
• Le parcours classique est de passer par des écoles d'art (beaux-arts, arts appliqués, écoles… ). Cependant, attention aux écoles bidons pour "fils à papa" qui s'ennuyait et a choisi une formation artistique juste parce qu'il était nul partout ailleurs (et en dessin aussi d'ailleurs). Certaines écoles recrutent sur dossier ou après des concours bidons pour faire illusion. En fait le seul critère est de payer les frais annuels souvent élevés.
• Les autodidactes existes, mais contrairement aux clichés, chez les graphistes pros, ça reste rare. Si un développeur peut en partie s'auto-former, une formation artistique se fait avant tout sans ordinateur, avec les conseils de profs avisés avec un travail de maturation et d'apprentissage des codes et langages de communication. Les outils informatiques viennent dans un second temps. Allumer l'ordinateur si on n'a pas les bases artistiques est une perte de temps, sauf si on ne s'intéresse qu'à l'aspect technique pour de l'infographie d'exécution. Dans ce cas une formation sur les logiciels de quelques mois est suffisante.
• Les passerelles entre infographie et graphisme sont possibles, par exemple dans le web ou la presse, il n'est pas forcément nécessaire de maîtriser un minimum l'illustration. Dans d'autres secteurs, ça sera plus difficile.
• Les autodidactes qui se sont formés tout seul à partir de rien, il y en a sûrement. Mais c'est rare (il faut énormément de talent et de motivation) ou bien se sont des mythos qui merdouillent des sites web moisis à 199€ et du logo à 5€ le kilo pour leur beau frère (on en a vu ici). Le Graphisme à niveau pro nécessite obligatoirement un long apprentissage et beaucoup d'exigence. 2/3 ans est un strict minimum (les matières artistiques sont toujours longues à acquérir). Il n'est pas rare de rencontrer des pros avec des formations plus longues de 4 ou 5 ans (beaux-arts, spécialisations… ).
Il y a donc une scission entre un marché pro avec des gens compétents et fiables, et un marché de seconde main ou on peut trouver de tout et surtout du n'importe quoi avec des graphistes du dimanche qui ont suivi un stage de PAO de 2 mois et ont appris tout seul "sur le tas" (on a vu quelques cas encore récemment dans la partie design de ce forum)…
Les réserves :
• Le marché est BOUCHÉ, SATURÉ, FERMÉ. Si les métiers du web recrutent, c'est vrai pour les développeurs ou les intégrateurs. En graphisme, c'est bouché. La faute à la crise et aussi à pas mal d'écoles bidons qui amènent sur le marché des gens pas très compétents et mal formés. Moi-même je suis en pause, avec pourtant de bonnes références. Certains "graphistes" ne savent même pas dessiner car on les a collé devant un ordinateur dès le début de leur formation bidon. Leur diplôme est usurpé, ils ont payé pour une formation de graphiste qui était en vérité une formation d'infographiste. Le marché est très encombré par ce type de profils.
• Contrairement à certains métiers comme les coiffeurs, les bouchers ou les décorateurs. Le métier de graphiste n'est pas protégé. Ce qui signifie que n'importe qui peut s'auto déclarer graphiste, designer, web designer… même s'il n'a aucune compétence, aucune expérience et suivi aucune autre formation que quelques tutoriels sur le web. Si ces gens ne trompent pas les pros et n'ont aucune chance de travailler un jour dans une vraie agence ou de gagner correctement leur vie. Ils flinguent en partie le marché freelance en bradant les prix, en travaillant n'importe comment et en fournissant une prestation lamentable qui ruine l'image de la profession auprès d'un certain public.
• Avec la crise certains violent même la loi, ils sont prêt à tout et vont jusqu'à organiser des appels d'offre non rémunérés sur le web sous forme de concours bidons, auprès de graphistes "plus ou moins" professionnels mais très naïfs qui travaillent gratuitement et parfois pour presque rien… En clair, il faut vraiment avoir la foi en 2014 pour vouloir faire Graphiste comme métier. Franchement, si c'était à refaire, j'aurai d'avantage étudié les autres options.
Conclusion :
Le métier de Graphiste n'est pas inaccessible à 27 ans mais il demandera beaucoup de talent et de travail. Il existe des formations diverses mais ne pas oublier les bases artistiques qui sont le plus dur à acquérir. Ne pas confondre le vrai travail de typographie, de design, de graphisme et d'illustration avec quelques balises CSS.
Apprendre en autodidacte ne peut se faire que par paliers. Par exemple en commençant par une formation technique de PAO et/ou intégration (de quelques mois à 2 ans) et parallèlement, suivre des cours de dessin et travailler. En travaillant ensuite avec des Graphistes, on peut apprendre sur le tas, mais cela demandera des années. Un bon graphiste c'est quelqu'un qui a quelques années d'expérience après sa formation. Quoi qu'il en soit ont apprend par l'échange direct avec un formateur, pas derrière un écran sur le web.
Voilà pour moi. Sans vouloir vous encourager ni vous décourager. Juste en relatant ma vision d'une profession le plus honnêtement possible.
Le plus simple serait de contacter une agence de communication près de chez vous pour aller les visiter et voir la façon dont ils travaillent. Ça peut s'avérer riche d'enseignement.
Bon courage à vous.