Un freelance n'est pas un investisseur

Bonsoir

Au fil des mois, des années (pfiou le temps passe vite), je me rend compte qu'une habitude est de plus en plus présente dans le domaine du dev web freelance : la prestation payée au CA.

Ce phénomène a finit par m'interpeller, et j'ai envie d'en parler, d'écouter ce que les concernés (les freelances, les porteurs de projet) pensent de ça.

J'ai écrit un petit article sur mon blog à ce sujet : http://www.nephila-studio.com/blog/un-freelance-nest-pas-un-investisseur/.

Je suis maintenant curieux de savoir ce que d'autres en pense, surtout s'il y a sur ce forum des freelances qui ont l'habitude d'effectuer ce genre de prestations, et leurs experiences. La récolte de témoignages négatives, positives, me permettront d'enrichir un peu plus cet article.

Merci =).

Salut,

Pour ma part, si un client potentiel me propose de me rémunérer d'une façon pareille, je l'envoie paître sans remords.

Payer au CA : et si le CA du client en question ne décolle pas ? Le freelance récolte trois francs six sous, réglés aux calendes grecques ? Les freelances ne sont ni des apporteurs d'affaire ni des banques prenant sur elles les risques que le client ne veut, finalement, pas assurer (ni assumer). Ce type de client est tout aussi indélicat que celui qui fait porter la responsabilité du moindre échec de son projet sur ses prestataires.

Bref, un freelance acceptant d'être payé au CA est soit inconscient soit masochiste soit fortuné. Les prestations au forfait, à côté de ça, ne comportent aucun piège.

Salut,

Le freelance peut très bien être un investisseur également. Je suis d'accord sur le fait que c'est une solution de facilité pour le porteur du projet que de proposer ce genre de partenariat. C'est une façon habile de ne pas engager d'argent, de réduire les risques...

Par contre je pense que ce genre de proposition reste à étudier au cas par cas, car la manœuvre n'a pas forcément pour but de voler le travail du freelance. Dans l'idée, ce qui est proposé c'est un partenariat, une association de compétences dans le but d'engager personnellement les acteurs du projet dans sa réussite (ou non). Il faut bien sur que les termes de l'entente soient clairement définis et précis. Si le projet est intéressant, bien "porté", qu'il a une signification pour nous et que le "business model" semble solide, pourquoi pas?

Dans une majorité des cas, ça sent un peu le "je ne me mouille pas trop pour investir de l'argent pour le développement, je n'y crois pas plus que ça à mon projet", là ça ne vaut même pas la peine d'y penser. Mais d'autres fois, cette démarche part d'une très bonne intention : impliquer les acteurs du projet.

"Victor BRITO" a écrit :
Bref, un freelance acceptant d'être payé au CA est soit inconscient soit masochiste soit fortuné. Les prestations au forfait, à côté de ça, ne comportent aucun piège.

Aucun piège c'est pas certain. Peu de risques oui. La rentabilité des activités facturées à la journée ou à l'heure offrent une rémunération limitée à un taux horaire fixe. Une activité parallèle dont les bénéfices peuvent être réguliers et non limités par un quota d'heures facturables c'est pas un luxe et ça peut laisser entrevoir des perspectives d'évolution intéressantes.

Moi je vais répondre de l'autre coté du porte-feuille, du coté de commanditaire. J'avoue que cette solution m'a effleuré plusieurs fois. Je suis développeuse, femme, handicapée et auto-didacte -critères importants-, dans le monde du jeu online. Je rêve de me lancer en professionnel, étant au chômage depuis longtemps.
J'ai donc cherché des financements, n'étant pas infographiste, il me fallait de quoi payer des dessinateurs pour moi. Après plusieurs mois à chercher, retour au point de départ, dossiers refusés. Pour différentes raisons, toutes moins motivées les unes que les autres. Grosso-modo, dès l'entretien, je sens un soucis à chaque fois : une femme, handicapée et auto-didacte, ça ne se lance pas dans le monde du jeux vidéo, faut même pas rêver d'avoir un sou à prêter.

Bref, c'est pas que je crois pas en mon projet, c'est que ceux qui ont les sous n'y croient pas.

J'ai proposé à plusieurs connaissances graphistes un partenariat entre eux et moi. Deal honnête je pense, 50/50. On porte le projet complet à deux, on partage le CA en deux.
A chaque fois, on m'a envoyé à la m*rde. Le projet les intéressait pas, ou ils n'y croyaient pas, ou ils croyaient que je cherchais l'arnaque et que je filerais jamais les sous...

Moralité ? J'ai pris des cours de graphisme, j'ai fait des tutoriels à la chaîne depuis deux ans. Désormais, je fais mes graphismes seuls, ils sont pas au niveau de ce que je rêverais, mais d'un pur point de vue financier, il m'est impossible de tourner autrement.
Et les graphistes dans l'affaire ? Bah désolé, je peux pas payer 10€/images alors qu'il m'en faut 300 minimum dans le jeu.
Et je me dis que finalement, si mes jeux marchent, bah j'empocherais tout l'argent pour moi.

Après pour moi, le payement au CA doit être vu comme un véritable partenariat à long terme. Un peu comme si on montait notre studio à deux, pas comme une sous-traitance. Je pense qu'il faut que ça soit clair entre les deux parties dès le départ. Après, libre à la personne sollicitée de refuser et de garder son indépendance pleine et entière. ^^
Modifié par Lothindil (28 Feb 2013 - 11:50)

Un freelance est un prestataire, il n'a pas à prendre de risques financiers à la place d'un entrepreneur sur un projet qui n'est pas le sien.
Et s'il est rémunéré au pourcentage du CA généré, il cesse d'être prestataire pour devenir associé (pourquoi pas).