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Bonjour,

Depuis quelques temps, je me renseigne sur la manière de bien rédiger un article. Je réalise que je dois encore fournir beaucoup de travail avant de pouvoir proposer un bon article sur mon futur blog ou rêvons un peu, Alsacréations. Smiley cligne

Outre réviser mon bescherelle(of course), les synonymes etc,... y a-t-il de bons livres traitant de la rédaction d'un article? Y a-t-il des trucs et astuces(notamment de journalistes) afin de rendre un article plus éloquent? (Comme ceux sur Alsacréations)

Merci!
Salut,

Des titres explicites, une bonne hiérarchie (h1>h2>h3>..>hn), des images pertinentes, des liens internes et externes, de bonnes sources, pas de duplicate content (pas de copier-coller), minimum 650 mots (de mémoire) ça c'est pour notre ami Google, etc...
Même recommandation que Hermann:
L'écrit Web : Traitement de l'information sur Internet, de Joël Ronez.
Lu et approuvé.
Pour la petite histoire, quand j'ai lu ce livre il y a quelques années j'ai réalisé qu'en trois ans de fac de lettres on ne m'avait jamais appris à écrire. (Même si apprendre à écrire de manière efficace ce n'est pas directement le propos des études de Lettres, et ça fera plus souvent partie d'un cursus en communication (et encore...) ou de journalisme, un TD sur la question n'aurait fait de mal à personne.)

Il y a aussi Bien rédiger pour le web d'Isabelle Canivet, chez Eyrolles. Je crois même que je l'ai ce livre, mais je ne l'ai pas encore lu. Smiley confused

Si tu lis l'anglais, The Elements of Style de William Strunk est un classique. Pas formalisé dans son approche, on y trouvera quand même des préceptes salutaires pour une écriture à la fois exigeante et compréhensible. Plus largement, on trouve des blogs entiers dédiés à une écriture efficace, à l'opposé des circonvolutions et artifices de la communication de nombreuses organisations (les exemples de propos vides ne manquent pas).

Quelques conseils, que l'on retrouvera dans les références déjà citées:

1. Faire simple. Phrases courtes, sujet-verbe-complément. Ça ne veut pas dire qu'il faut s'interdire des structures plus complexes, mais on n'en abusera pas. On utilisera un vocabulaire précis mais simple, en évitant le jargon (à moins de s'adresser à un public très ciblé qui maitrise ce jargon).

2. Faire concis. Il faut savoir à l'avance quel est l'objectif de l'article exactement, accepter de ne pas aborder certaines subtilités à moitié hors-sujet, éviter les digressions. Ne pas multiplier les exemples. Se relire et abréger ou supprimer ce qui peut l'être. On dit souvent que la version finale doit être moitié moins longue que le premier jet, et c'est pas loin d'être vrai.

3. Pas d'effets de manche. On se fout pas mal des pyramides inversées ou non, des titres et introductions qui ménagent le mystère et incitent à la lecture. Le lecteur n'est pas captif; si vous attendez le milieu ou la fin d'un article pour lui révéler le sens de votre argumentation, il ne sera probablement plus là pour la lire. Une construction logique rythmée par des titres (explicites, pas poétiques à deux franc), une introduction qui dit clairement de quoi en parle et quelle est la thèse de l'article, un titre d'article qui annonce le sujet. Une fois l'article terminé, on écrira un résumé en une à trois phrases, qui pourra être utilisé comme texte d'appel à la lecture et éventuellement repris en chapeau sur la page de l'article. (Pour les utilisateurs de WordPress, on utilisera le champ Abstract pour ça, et pas la fonction <!--more-->.) Si ce résumé se contente d'exposer le sujet sans préciser ou suggérer ce que l'auteur va en dire (thèse ou valeur ajouté de l'article), il est mauvais.

4. Abandonner un brouillon. On part souvent avec une idée en tête, on commence à écrire, et on se rend compte qu'on se perd dans des digressions, qu'on ne sait pas exactement de quoi on parle ou ce qu'on veut en dire. Parfois on a un sujet et une thèse mais on ne trouve pas les arguments ou on n'arrive pas à les articuler, et le premier jet s'essouffle ou est simplement bancal. Plutôt que de finir à tout prix et publier l'article, peut-être faut-il abandonner ce brouillon, voire ce sujet. Peut-être pour y revenir plus tard. Ou bien abandonner complètement et passer à autre chose.
Une méthode pour avancer quand même sur un sujet qu'on veut traiter, lorsqu'on est bloqué au milieu d'un brouillon ou qu'on sent que ça part en sucette: imprimer le brouillon en laissant de la place dans les marges; armé d'un stylé et d'un surligneur, essayer d'identifier les parties qui marchent, les arguments intéressants; barrer tout ce qui ne marche pas, les digressions, les répétitions; essayer de dégager une phrase ou un concept qui serait le sujet réel de l'article; y revenir un peu plus tard en écrivant un nouveau premier jet, en utilisant le sujet (ou la thèse) affiné(e) et les quelques arguments retenus comme point de départ ou plan.

Pour finir, on peut tout à fait aller à l'encontre de ces conseils et écrire un article remarquable. Mais ce sont, je pense, des repères utiles. Si on n'a pas l'habitude d'écrire de manière concise (c'est mon cas, j'imagine que ça se voit dans ce post qui restera à l'état de premier jet publié tel quel!), ou si on a gardé du Lycée une écriture fleurie et complexe, ça vaut la peine d'apprendre à écrire autrement; quitte à revenir à des formes longues et une écriture riche quand on aura appris la concision et la simplicité.

PS: l'outil en ligne qui va bien, c'est http://cnrtl.fr/definition/ (dictionnaire, étymologie, synonymes).
Modifié par fvsch (16 May 2012 - 17:07)
fvsch a écrit :

Il y a aussi Bien rédiger pour le web d'Isabelle Canivet, chez Eyrolles. Je crois même que je l'ai ce livre, mais je ne l'ai pas encore lu. Smiley confused

Salut, à mon avis, comme tu as déjà lu celui de J. Ronez, tu n'apprendras pas grand chose, d'autant plus qu'il semble y avoir pas mal de redondances d'après certains lecteurs.
Bonsoir à toutes et à tous,

je rebondis sur les excellents propos de fvsch.

"Fvsch" a écrit :
Pour la petite histoire, quand j'ai lu ce livre il y a quelques années j'ai réalisé qu'en trois ans de fac de lettres on ne m'avait jamais appris à écrire.

Cette phrase m'interpelle, dans le fait que tu stipules qu'après trois ans de fac, tu ne savais toujours pas rédiger.
J'ai tendance à croire que cette lacune ne t'incombe pas personnellement mais qu'un manque d'assiduité de la maitrise de la langue française existe bel et bien dans l'enseignement ?

Nous croyons que ce rôle est celui de l'enseignement secondaire, pourtant déjà surchargé. Je me souviens qu'à chaque classe que je franchisais, on me disait que j'aurais dû acquérir ces connaissances (orthographe, grammaire, rédaction), mais je m'apercevais souvent que nous n'avions pas vu entièrement le programme, ni compris, ni maitrisé le cours de nos chers professeurs.

Alors comment maitriser une langue si nous avons un enseignement qui n'est pas à la hauteur de ce que l'on nous demande ? La plupart des étudiants entrant dans le supérieur n'ont pas tous les acquis de la langue de Molière. La faute à qui ? (certainement pas à Rousseau !)

Aujourd'hui, on ne s'intéresse qu'à la forme (le web) et non au fond (la rédaction). On vous parlera du choix de tel ou tel police de caractères, des couleurs, de la mise en page et voire des animations. Mais quand est-il du fond ? Rien, nada !

Une solution consiste à beaucoup lire et à s'entrainer chez soi. C'est grâce aux forums que je me suis mis à la rédaction. J'ai toujours la difficulté de bien me faire comprendre et ce n'est pas facile de savoir s'exprimer correctement. Alors que dire de ceux pour qui, l'écriture est leur métier et ne savent pas aligner deux mots sans faire des erreurs de syntaxes ou d'orthographe.

J'ai apprécié ta rédaction fvsch ! Je te remercie de nous avoir communiqué le titre du premier livre que je vais acquérir.

@+
Artemus24 a écrit :
Alors comment maitriser une langue si nous avons un enseignement qui n'est pas à la hauteur de ce que l'on nous demande ?

C'est à relativiser: on ne demande pas la perfection non plus. Smiley cligne

Et il faut voir ce qu'on entend par maitrise. La maitrise d'une langue et de l'écriture ça n'est pas quelque chose de binaire. Quand je dis que je n'avais pas appris à écrire malgré ma licence de Lettres, je ne veux pas dire que j'étais incapable de m'exprimer à l'écrit. Au contraire, ça a été un de mes points forts au lycée et à la fac. Mais j'avais appris à écrire pour plaire à un public de lettrés, avec une certaine complexité de style et quelques artifices. Ce que je n'avais pas appris, c'était:
1. écrire de manière simple pour être compris le plus largement possible (certains y voient un nivèlement par le bas, pour moi c'est des conneries mais ça serait long à expliquer);
2. écrire en allant à l'essentiel, en assumant ce que l'on dit.

Malheureusement on insiste très peu sur ces deux points dans les cursus littéraires, alors qu'on pourrait y faire attention en cours de français dès le collège, et l'enseigner comme discipline à part entière dans toutes les universités (en humanités comme en sciences).

Artemus24 a écrit :
La plupart des étudiants entrant dans le supérieur n'ont pas tous les acquis de la langue de Molière.

Si on arrête d'appeler la langue française «langue de Molière», ça peut aider un peu. Molière parlait une langue bien différente de la nôtre, heureusement!
Bonsoir à toutes et à tous,

je ne sais pas ce que tu entends par "relativiser" ?

Ce que l'on demande très souvent aux gens, c'est d'écrire correctement le français, c'est à dire ne pas faire de fautes d'orthographe, ni de syntaxes. Ensuite vient l'expression écrite. On ne demande pas non plus un chef d’œuvre de la littérature, mais d'être compréhensible par tout le monde. Et je ne parle même pas de la communications orale.

Est-ce trop demandé aujourd'hui, de s'exprimer de façon à se faire comprendre par tout le monde ?

Je reconnais que j'ai toujours eu des difficultés aussi bien dans la rédaction que dans la communication, mais cela ne m'a pas empêché de faire des études (ingénierie en informatique). Même si je suis très bavard, je n'ai pas cette maitrise de la langue française. Je passe mon temps à chercher les mots pour exprimer ma pensée. Le pire est que je passe un temps fou dans la rédaction, ce qui me fait perdre le fil de mes pensée. Et de ce fait, je n'arrive pas à communiquer comme je le désire.

Faut-il faire du théâtre Smiley cligne , c'est à dire endosser la personnalité d'un autre pour arriver à être soi-même ?

@+
Modérateur
Merci fvsch pour ces résumés intéressants et concis. Je me commande de suite un de ces livres. Même si j'évite toujours au maximum d'écrire une simple ligne d'un article, je dois bien parfois m'y résoudre Smiley rolleyes

fvsch a écrit :
1. écrire de manière simple pour être compris le plus largement possible (certains y voient un nivèlement par le bas, pour moi c'est des conneries mais ça serait long à expliquer);

C'est un nivèlement par le bas, mais c'est une bonne chose Smiley cligne . ( ceci est une idée à contre-courant qui serait elle aussi trop longue à expliquer, et ce n'est pas le lieu… )

Personnellement j'ai suivi un cursus «scientifique». Et c'est encore plus comique. Au lycée j'avais des cours concernant la rédaction, dans le but de nous former à rédiger nos futurs articles techniques… mais la méthode était la classique, on rédige comme pour un roman. Une introduction qui nous amène lentement dans le sujet mais n'en révélant surtout pas trop. Travail dirigé vers du «style» qui privilégie des tournures de phrases élégantes au tournures efficaces, etc.
Artemus24 a écrit :
Ce que l'on demande très souvent aux gens, c'est d'écrire correctement le français, c'est à dire ne pas faire de fautes d'orthographe, ni de syntaxes.

Tout le monde fait des fautes. Il reste à voir dans quelle mesure. C'est rarement tout blanc (aucune faute) ou tout noir (texte tout à fait illisible); c'est pour cela que je dis qu'il faut relativiser. Quelle niveau de maitrise vise-t-on? Si on visait vraiment une maitrise très importante de l'orthographe, il faudrait y consacrer de nombreuses heures d'enseignement par semaine au primaire et au moins au collège, comme c'était le cas pendant une grande partie du 19e siècle. Et ce serait au détriment d'autres enseignements et d'autres compétences.

Artemus24 a écrit :
Faut-il faire du théâtre Smiley cligne , c'est à dire endosser la personnalité d'un autre pour arriver à être soi-même ?

Mon expérience: le théâtre aide, et le clown encore plus (PROTIP pour les Lyonnais: Alexandre Meynet est un prof remarquable).
Sinon il y a aussi les langues.

kustolovic a écrit :
Au lycée j'avais des cours concernant la rédaction, dans le but de nous former à rédiger nos futurs articles techniques… mais la méthode était la classique, on rédige comme pour un roman. Une introduction qui nous amène lentement dans le sujet mais n'en révélant surtout pas trop. Travail dirigé vers du «style» qui privilégie des tournures de phrases élégantes au tournures efficaces, etc.

Ah ouais quand même. Smiley decu
C'est vraiment dommage, avec une vision plus pertinente ce type de cours peut être vraiment bénéfique.
Oryo a écrit :
Y a-t-il des trucs et astuces(notamment de journalistes) afin de rendre un article plus éloquent? (Comme ceux sur Alsacréations)

Merci!


La première chose fondamentale, se relire ..... se relire .... plusieurs fois avant de publier... se mettre à la place du lecteur qui n'est pas forcément familier avec les abréviations ou le jargon qui est employé.
Relire ses phrases et se demander si on ne peut pas les restructurer pour en améliorer la compréhension.
Et surtout traquer les fautes d’orthographe ou de frappe..... et de conjugaison.

Après, rédiger, on sait faire ou pas.... normalement ça doit être acquis à l'entrée en 6ème..
et comme aujourd'hui tout le monde a le Bac.... je ne vois pas où est le problème ... Smiley smile
Modifié par lionel_css3 (19 May 2012 - 11:54)
Bonsoir à toutes et à tous,

@ fvsch : je comprends mieux le sens que tu attribues au mot "relativiser" !
Mais à vouloir enseigner un nombre important de matières dans nos chers écoles, on finit par ne plus rien maitriser du tout.
Mon sentiment est qu'il faut revenir aux fondamentaux et s'y maintenir ! La spécialisation ne peut venir qu'après la maitrise des bases.

@+