Même recommandation que Hermann:
L'écrit Web : Traitement de l'information sur Internet, de Joël Ronez.
Lu et approuvé.
Pour la petite histoire, quand j'ai lu ce livre il y a quelques années j'ai réalisé qu'en trois ans de fac de lettres on ne m'avait jamais appris à écrire. (Même si apprendre à écrire de manière efficace ce n'est pas directement le propos des études de Lettres, et ça fera plus souvent partie d'un cursus en communication (et encore...) ou de journalisme, un TD sur la question n'aurait fait de mal à personne.)
Il y a aussi
Bien rédiger pour le web d'Isabelle Canivet, chez Eyrolles. Je crois même que je l'ai ce livre, mais je ne l'ai pas encore lu.
Si tu lis l'anglais,
The Elements of Style de William Strunk est un classique. Pas formalisé dans son approche, on y trouvera quand même des préceptes salutaires pour une écriture à la fois exigeante et compréhensible. Plus largement, on trouve des blogs entiers dédiés à une écriture efficace, à l'opposé des circonvolutions et artifices de la communication de nombreuses organisations (les exemples de propos vides ne manquent pas).
Quelques conseils, que l'on retrouvera dans les références déjà citées:
1. Faire simple. Phrases courtes, sujet-verbe-complément. Ça ne veut pas dire qu'il faut s'interdire des structures plus complexes, mais on n'en abusera pas. On utilisera un vocabulaire précis mais simple, en évitant le jargon (à moins de s'adresser à un public très ciblé qui maitrise ce jargon).
2. Faire concis. Il faut savoir à l'avance quel est l'objectif de l'article exactement, accepter de ne pas aborder certaines subtilités à moitié hors-sujet, éviter les digressions. Ne pas multiplier les exemples. Se relire et abréger ou supprimer ce qui peut l'être. On dit souvent que la version finale doit être moitié moins longue que le premier jet, et c'est pas loin d'être vrai.
3. Pas d'effets de manche. On se fout pas mal des pyramides inversées ou non, des titres et introductions qui ménagent le mystère et incitent à la lecture. Le lecteur n'est pas captif; si vous attendez le milieu ou la fin d'un article pour lui révéler le sens de votre argumentation, il ne sera probablement plus là pour la lire. Une construction logique rythmée par des titres (explicites, pas poétiques à deux franc), une introduction qui dit clairement de quoi en parle et quelle est la thèse de l'article, un titre d'article qui annonce le sujet. Une fois l'article terminé, on écrira un résumé en une à trois phrases, qui pourra être utilisé comme texte d'appel à la lecture et éventuellement repris en chapeau sur la page de l'article. (Pour les utilisateurs de WordPress, on utilisera le champ Abstract pour ça, et pas la fonction <!--more-->.) Si ce résumé se contente d'exposer le sujet sans préciser ou suggérer ce que l'auteur va en dire (thèse ou valeur ajouté de l'article), il est mauvais.
4. Abandonner un brouillon. On part souvent avec une idée en tête, on commence à écrire, et on se rend compte qu'on se perd dans des digressions, qu'on ne sait pas exactement de quoi on parle ou ce qu'on veut en dire. Parfois on a un sujet et une thèse mais on ne trouve pas les arguments ou on n'arrive pas à les articuler, et le premier jet s'essouffle ou est simplement bancal. Plutôt que de finir à tout prix et publier l'article, peut-être faut-il abandonner ce brouillon, voire ce sujet. Peut-être pour y revenir plus tard. Ou bien abandonner complètement et passer à autre chose.
Une méthode pour avancer quand même sur un sujet qu'on veut traiter, lorsqu'on est bloqué au milieu d'un brouillon ou qu'on sent que ça part en sucette: imprimer le brouillon en laissant de la place dans les marges; armé d'un stylé et d'un surligneur, essayer d'identifier les parties qui marchent, les arguments intéressants; barrer tout ce qui ne marche pas, les digressions, les répétitions; essayer de dégager une phrase ou un concept qui serait le sujet réel de l'article; y revenir un peu plus tard en écrivant un nouveau premier jet, en utilisant le sujet (ou la thèse) affiné(e) et les quelques arguments retenus comme point de départ ou plan.
Pour finir, on peut tout à fait aller à l'encontre de ces conseils et écrire un article remarquable. Mais ce sont, je pense, des repères utiles. Si on n'a pas l'habitude d'écrire de manière concise (c'est mon cas, j'imagine que ça se voit dans ce post qui restera à l'état de premier jet publié tel quel!), ou si on a gardé du Lycée une écriture fleurie et complexe, ça vaut la peine d'apprendre à écrire autrement; quitte à revenir à des formes longues et une écriture riche quand on aura appris la concision et la simplicité.
PS: l'outil en ligne qui va bien, c'est
http://cnrtl.fr/definition/ (dictionnaire, étymologie, synonymes).
Modifié par fvsch (16 May 2012 - 17:07)