Ne vous emballez pas...
Il n y a rien de nouveau dans cet article : c'est la différence entre activité professionnelle et activité non-professionnelle, la première arrivant dès lors qu'on commence à faire plusieurs ventes et/ou un chiffre notable.
Fiscalement parlant, le concept clé est celui de ponctuel vs régulier.
Une activité ponctuelle voire exceptionnelle peut éventuellement ne pas être considérée comme pro. On entre (aux yeux des agents des impôts) dans le pro dès lors qu'une activité est régulière.
Tout reposant donc sur l'interprétation qui est faite de "régulière", sachant qu'aux impôts, celle-ci est beaucoup plus large que dans le langage commun.
Régulière ne veut en effet pas dire "qu'on exerce tous les jours" (ça c'est "temps-plein") mais "qu'on fait plus qu'exceptionnellement". En très gros, au bout de 2-3 ventes/prestations du même type dans l'année seulement, on a de gros risques de franchir la barrière.
Si je dis en gros c'est parce que cette tolérance varie donc aussi évidemment selon les sommes en jeu, ainsi que selon l'évidence d'un objectif lucratif (le mec qui fait sa com, par exemple, aura du mal à expliquer que c'est un amateur qui est là pour le fun et ne vend que quand on lui demande...).
Exemple de toujours : tu vends ta bagnole, c'est pas une activité constante à caractère lucratif, c'est occasionnel, c'est plus pour t'acheter une autre bagnole que pour gagner ta vie, t'es pas vendeur de bagnoles. T'en vends 3 dans l'année, là ça devient autre chose...
Plus proche : tu peins des toiles (ou prends des photos) c'est ton hobby, de temps en temps un ami t'en achète une, ça reste très occasionnel, ça te paie une partie du matos, ça passe. Tu commences à faire savoir que tu fais des toiles ou des photos pour les vendre, t'en vends 4 ou 5, ça devient autre chose.
Quant au mec qui se fait un site internet pour vendre des flyers ou des tshirts par exemple, dès le départ il se place dans un contexte d'activité constante à but lucratif, donc professionnelle, même s'il encaisse très peu voire ne fait aucun bénéfice.
De façon globale, on notera que les activités non-professionnelle les plus souvent citées sont les artistes (avec les réserves que je viens de donner), les sportifs (amateurs donc) et les inventeurs non professionnels.
EN OUTRE (et attention c'est là que c'est important) ça ne remet pas du tout en cause tout ce qu'on explique à chaque fois sur l'obligation d'avoir un statut, car il faut bien comprendre que ça c'est un concept fiscal et que le Fisc et l'Urssaf sont des organismes complètement disjoints.
Au niveau de l'Urssaf (et donc de tous ses organismes de perception, MDA/Agessa inclus), la règle reste toujours la même : on cotise sur tous ses revenus dès le premier centime. Pas d'exception. Pas de "seuil" en-dessous duquel on en est dispensé.
Donc cette petite tolérance du Fisc qu'on connait déjà ne se retrouve pas forcément à l'Urssaf, et comme qui dit cotisations dit facture* dit statut, on a donc raison d'affirmer que légalement parlant, si on veut faire les choses correctement, on ne peut pas se mettre à vendre des trucs sans statut professionnel.
Là-dessus, il apparaît évident que vue l'indépendance totale de ces deux organismes donc, les chances pour que l'Urssaf vienne te plomber là où le Fisc t'as toléré sont infimes, mais bon, on entre ici dans d'autres types de considérations...
* : je rappelle ici que quel que soit le contexte, les sommes en jeu, la régularité de l'activité concernée, il est *strictement* impossible de dresser une facture valable sans Siren/Siret. Les particuliers qui délivrent des "factures" pourraient tout autant lâcher des papiers de Carambars, et d'ailleurs s'ils en sont à se poser ce genre de problématique c'est très probablement qu'ils ont déjà franchi les limites de l'activité non-professionnelle.