Aurelien PLACE a écrit :
Je souhaiterai savoir comment AccessiWeb, validera l'accessibilité d'une publication PDF complexe type rapport annuel.
Pour valider un PDF accessible , c'est assez long et compliqué surtout si l'organisme en question à plus de 500 pages. (Chez Ipedis cela arrive fréquemment de rendre accessible et de valider autant de pages.)
Comme d'habitude oserais-je dire : en utilisant une méthode sérieuse, professionnelle, fondée sur un référentiel public qui est une application stricte, pour AW 2.0, de WCAG.
J'imagine que ta question concerne de manière spécifique le processus de labellisation, ce qui me donne l'occasion de préciser qu'il y à une grande différence, quoiqu'en disent certains (qui souhaiteraient réduire AccessiWeb à la seule labellisation) entre la méthode d'application de WCAG2 et le processus de labellisation.
Pour la méthode d'application le volume et la complexité n'a évidemment aucune importance.
Pour une méthode de labellisation, la question du volume est importante particulièrement sur le web où il faut y ajouter la variabilité dans le temps.
Le processus de labellisation AW2.0 n'étant pas encore publié il est difficile de répondre précisément, cela dit le principe ne devrait pas beaucoup différer de celui actuellement à l'oeuvre qui consiste à opérer via un échantillonnage de référence, représentatif de la typologie des contenus.
Cette question de l'échantillon et de la variabilité des contenus dans le temps à été beaucoup discutée jusqu'à ce que certains avancent ou publient des avis péremptoires sur le mode "on ne peut pas certifier l'accessibilité d'un site web" et toutes les disgressions sur T, T+1, T-1, T+2-3+4.
Ce débat très important a malheureusement été pollué par des raccourcis dramatiques qui ont aboutis à des idées aussi stupides que de dire, en transposant dans des domaines plus habituels, qu'on ne peut pas certifier en sécurité alimentaire parce qu'on ne peut pas contrôler individuellement les 10000 poulets d'un élevage ou pour la T-attitude que le contrôle technique des voitures ne sert à rien parce que, sortie du garage, le véhicule n'est plus contrôlable dans le temps.
Mais bon, c'est une caractéristique de notre petite communauté de vouloir réinventer l'eau chaude au lieu de s'appuyer sur des processus connus et à l'oeuvre dans des processus aussi sérieux que ceux proposé par ISO ou Cofrac.
La même remarque pourrait être faite sur la confusion entre la déclaration et la certification ce qui revient trop souvent à opposer la soupe au choux et le kuglof polynésien.
Bref, donc on peut imaginer que l'accessibilité d'un PDF procédera à partir d'un échantillon représentatif et il est bien difficile d'ailleurs d'imaginer qu'il puisse en être autrement.
La question des PDF (ou des autres types de documents) posent en revanche une intéressante question sur l'opportunité de compléter l'échantillon de référence par un échantillon aléatoire puisque les contenus ne varient plus.
Aurelien PLACE a écrit :
Comment accessiweb validera-t-il :
- le balisage des acronymes, abréviations et symboles ?
- les changements de langues à l'intérieur des documents ?
- le sens de lecture du texte de chaque page ?
- toutes les photos, images, tableaux, camemberts, schéma complexe ?
- Les versions anglaises, allemandes. Seront-elles aussi vérifiées?
Je peux là apporter quelques informations plus précises ayant eu le plaisir de participer à l'élaboration de la liste de critères spécifiques aux documents bureautiques.
De toutes les problématiques que tu cites il n'y à que les alternatives aux éléments non-textuels qui peuvent être pris en charge par une méthode comme AccessiWeb.
Je m'explique : WCAG est structuré en deux corpus : une liste de critères normative et un ensemble de techniques (non normatives) destinées à satisfaire les critères (de succès).
Techniques classées par technologies (G/Générales - H/Html - C/Css - SCR/Script - T/Text - SVR/Serveur - SM/Smil et ARIA/Aria).
PDF n'étant pas une technologie normalisée par le W3C ne bénéficie pas de Techniques dédiées.
A partir du moment où le sujet de la méthode AccessiWeb est d'appliquer WCAG, les seules techniques permettant de mesurer la conformité à WCAG sont les techniques G (Générales) qui ne sont pas spécifiques aux technologies.
Par exemple les abréviations, le sens de lecture ou les changements de langues sont des techniques H/Html qui ne peuvent pas, par conséquent, être utilisées pour PDF dans le cadre normatif de WCAG.
Il faut reconnaitre qu'il y à beaucoup de problématiques absentes des techniques G, par exemple les tableaux ne sont pas traités, pour ne citer que la plus importante.
Donc, en résumé, la liste applicable aux formats bureautiques est strictement fondée sur les techniques G (et T), les quelques tentatives d'adaptations de techniques H s'étant révélées inexploitables dans le cadre de la conformité WCAG.
La liste obtenue contient environ une trentaine de critères et devrait être publiée de manière imminente.
Cela n'empêche pas, parallèlement, d'envisager de produire autre chose comme un référentiel accessibilité des PDF ou de tout autre format mais cela ne pourrais pas être considéré comme des applications de WCAG, ce qui en serait un détournement flagrant et particulièrement dommageable.
J'imagine qu'AccessiWeb se pencheras un jour ou l'autre sur ce genre de projets mais pour ce qui concerne l'application de WCAG la situation semble assez claire.
Aurelien PLACE a écrit :
Etant donné que l'accessibilité PDF concerne en particulier les personnes non-voyantes, les documents seront-ils testés par ces personnes ?
Je rejoins Laurent sur ces remarques notamment sur les risques de considérer l'accessibilité des contenus par typologie de handicap.
D'ailleurs WCAG recèle quelques dérives de ce genre, par exemple une technique de texte caché qui a été écartée par AW 2.0
Cela dit AccessiWeb possède une excellente experte non voyante.
Modifié par jpv (10 Jan 2010 - 16:10)