Ah ben non, on va pas recommencer !
<mode coup de gueule...> Quand je lis dans les recommandations (Immersion dans les meilleurs pratiques 13/14) qu'il faut concevoir des contenus pour le web mobile (Gardez le titre de la page court et utile ; Préférez un langage simple et direct ; Mettez en avant le sens central de la page ; Choisissez des pages courtes et ciblées, adaptées aux utilisateurs en situation de mobilité...) je me dis qu'on repart pour le coup 15 ans en arrière, à l'époque de la doctrine du "optimisé pour..."
S'il y a une leçon à retenir de l'avancée des technologies c'est celle de distribution personnalisée : on a un contenu global dans lequel l'utilisateur vient piocher en fonction d'un certain nombre de critères (capacités de restitution de son UA, centres d'intérets, limitations dues à un handicap, etc etc etc.). Pourquoi -- sauf à imaginer alors deux pages différentes -- imposer à un utilisateur écran des titres courts fatalement moins explicites, des pages courtes nécessitant plus de clicks, ou même un langage "simple et direct" nécessairement réducteur ???
Il existe des centaines de techniques à explorer, par exemple :
<h1>Un titre
<span class="caché-pour-handheld">long est plus clair qu'un titre</span>
très court</h1>
pour produire un
contenu unique à offrir à des
utilisateurs multiples... ou encore :
<p>Un texte très long</p>
<ul class="visible-seulement-pour-handheld">
<li>émaillé de liens vers ses intertitres</li>
</ul>
<h2><ancre ici>intertitre1</h2>
<p>pour passer de l'un à l'autre rapidement</p>
si l'on veut... selon les besoins, le contexte, l'ergonomie, etc. et reprenant ainsi un certain nombre de dispositifs existants par ailleurs.
On aurait pu penser que le web mobile, en ce qu'il n'implique pas tout le pathos lié au handicap, aurait pu échapper à ces séries d'aberrations que l'accessibilité nous propose régulièrement. Les contraintes du web non-discriminant ne sont ni des recettes qu'on applique, ni des patchs qu'on rajoute, ni des astuces qu'on utilise comme palliatif à des contenus mal gérés, mais des limites qu'on explore une à une dans des contextes chaque fois différents et particuliers. S'engager dans cette démarche est quand même plus excitant, techniquement et intellectuellement parlant, que se soumettre à ces recommandations infantilisantes, autant pour les producteurs de contenus que pour les utilisateurs.
< /end coup de gueule>