(reprise du message précédent)
- On met en italique pour indiquer un titre d'oeuvre : À la lumière d'hiver, Philippe Jaccottet.
- Les italiques peuvent également marquer l'ironie, ou plus largement la distanciation. La distanciation n'est pas l'emphase.
- Les locutions étrangères sont également en italiques (on marque la distance entre la langue utilisée ponctuellement et la langue principale du texte).
- Dans les textes de théâtre, les capitales marquent le locuteur et les italiques marquent ce qui n'est pas dit, par exemple les instructions scéniques. (Même s'il peut y avoir des codes typographiques différents d'une édition à l'autre, à vrai dire...)
- Dans l'édition française du Dune de Franck Herbert, les italiques marquent un changement de régime narratif (on passe d'une narration à la troisième personne aux pensées du personnage... au final, les italiques sont un signe permettant d'expliciter le style indirect libre de la narration).
- De nombreux ouvrages techniques, scientifiques, universitaires... commencent par une section qui explicite les codes typographiques utilisés dans l'ouvrage. Les capitales indiqueront un ouvrage de référence (JACCOTTET 1972), les italiques indiqueront un article, les citations seront signalées par un changement de fonte, etc.
Bref, on constate que l'usage des différents paramètres typographiques est assez large. À chaque fois que l'on s'éloigne de la mise en forme du texte courant, on veut effectivement transmettre une information. Mais ces informations peuvent être très diverses, quand bien même elles utiliseraient parfois le même symbole.
Maintenant, du côté du HTML :
- Les éléments <ir> (ironie), <work> (nom d'oeuvre), <inthought> (pensée intérieure), et autres subtilités n'existent pas.
- <em> et <strong> (deux éléments plutôt redondants) marquent l'emphase, ce qui correspond à certains usages des italiques ou des caractères gras, mais pas à tous.
- La pauvreté sémantique du HTML oblige donc à faire des choix. Certaines informations ne seront pas transmissibles par le balisage sémantique (cf. deux points plus haut), et on a donc deux possibilités : soit expliciter l'information par du texte (« La phrase qui suit est une pensée de Paul... », « Bien entendu, c'est ironique », « dans le recueil "À la lumière d'hiver" », etc.), soit se contenter d'une mise en forme visuelle, non accessible à certains utilisateurs mais visible (vu qu'il s'agit bien de ça) par une majorité.
Bref, on s'engueule un peu pour rien dans ce sujet, non ?
Vu la pauvreté sémantique halucinante du (X)HTML, vouloir faire rentrer chaque information non purement textuelle dans une des cases sémantiques disponibles me semble une gageure.
Olivier a écrit :
On met en italique ou en gras, c'est pas pour faire joli, mais pour faire ressortir, ce pour quoi sont faites les balises <strong> et <em>.
- On met en italique pour indiquer un titre d'oeuvre : À la lumière d'hiver, Philippe Jaccottet.
- Les italiques peuvent également marquer l'ironie, ou plus largement la distanciation. La distanciation n'est pas l'emphase.
- Les locutions étrangères sont également en italiques (on marque la distance entre la langue utilisée ponctuellement et la langue principale du texte).
- Dans les textes de théâtre, les capitales marquent le locuteur et les italiques marquent ce qui n'est pas dit, par exemple les instructions scéniques. (Même s'il peut y avoir des codes typographiques différents d'une édition à l'autre, à vrai dire...)
- Dans l'édition française du Dune de Franck Herbert, les italiques marquent un changement de régime narratif (on passe d'une narration à la troisième personne aux pensées du personnage... au final, les italiques sont un signe permettant d'expliciter le style indirect libre de la narration).
- De nombreux ouvrages techniques, scientifiques, universitaires... commencent par une section qui explicite les codes typographiques utilisés dans l'ouvrage. Les capitales indiqueront un ouvrage de référence (JACCOTTET 1972), les italiques indiqueront un article, les citations seront signalées par un changement de fonte, etc.
Bref, on constate que l'usage des différents paramètres typographiques est assez large. À chaque fois que l'on s'éloigne de la mise en forme du texte courant, on veut effectivement transmettre une information. Mais ces informations peuvent être très diverses, quand bien même elles utiliseraient parfois le même symbole.
Maintenant, du côté du HTML :
- Les éléments <ir> (ironie), <work> (nom d'oeuvre), <inthought> (pensée intérieure), et autres subtilités n'existent pas.
- <em> et <strong> (deux éléments plutôt redondants) marquent l'emphase, ce qui correspond à certains usages des italiques ou des caractères gras, mais pas à tous.
- La pauvreté sémantique du HTML oblige donc à faire des choix. Certaines informations ne seront pas transmissibles par le balisage sémantique (cf. deux points plus haut), et on a donc deux possibilités : soit expliciter l'information par du texte (« La phrase qui suit est une pensée de Paul... », « Bien entendu, c'est ironique », « dans le recueil "À la lumière d'hiver" », etc.), soit se contenter d'une mise en forme visuelle, non accessible à certains utilisateurs mais visible (vu qu'il s'agit bien de ça) par une majorité.
Bref, on s'engueule un peu pour rien dans ce sujet, non ?
Vu la pauvreté sémantique halucinante du (X)HTML, vouloir faire rentrer chaque information non purement textuelle dans une des cases sémantiques disponibles me semble une gageure.