Bonjour,
Un sujet qui revient régulièrement, avec son lot de vérités et aussi de clichés. Comme dit au dessus, le flat radical avec un look "Playskool" a du plomb dans l'aile depuis un moment. C'est bon, on a fait le tour, même si ça a donné de très jolis sites qu'on regrettera dans quelques temps…
audrasjb a écrit :
Bref. A mon sens tout n'est pas si noir et chacun reste maître de ce à quoi son site va ressembler
Yes !
J'ajouterai que dans les articles du site cité par Thierry (corrigé) il y a du vrai, mais il y a un brin de mauvaise foi de la part de l'auteur qui applique en bonne partie pour son site ce qu'il critique dans ses brèves (il devrait commencer par éviter de faire des lignes de 50 mètres avant de balancer la typo des copains). Les logos avec juste une typo, il y en avait déjà il y a un siècle. Le "flat design" n'a rien inventé, et sous ce nom on fait souvent des amalgames avec tout ce qui passe.
Il y a des tendances qui dominent depuis un moment (tout en évoluant) parce qu'elles ont fait leurs preuves en terme d'efficacité (ergonomie, simplification, place du contenu, débit non plombé par l'interface… ). Mais rien n'est gravé dans le marbre et il faut parfois des ruptures (matérielles) pour que les choses évoluent. Aussi quand un effet est réalisable en CSS, difficile d'interdire les gens de l'appliquer, les mêmes outils apportent souvent les mêmes réponses.
Certains ne sont jamais tombés dans le flat à 100%, comme Apple qui garde des références au skeuomorphisme (un design hybride). Mieux encore, le skeuomorphisme revient par la grande porte et s'associe au flat, comme par exemple sur les objets connectés. En fait on prend le meilleur des deux mondes. La difficulté est de garder un tout cohérent.
Par exemple, Telsa qui sur ses tableaux de bords représente le véhicule de façon réaliste, mais choisi un style dépouillé pour les informations contextuelles. Un tel design est étudié et répond à des critères d'ergonomie qui concernent la sécurité au sens premier du terme. Ou Apple qui pour ses cadrans de montres propose différentes interfaces, dont certaines copient une montre classique.
Aussi, il y a les sites standards dont le design n'est pas la préoccupation majeure. Là oui, la plupart ne se posent pas de questions et appliquent ce qu'on voit un peu partout. Ça a toujours été ainsi. Quelques prescripteurs et une majorité de suiveurs. En même temps, si ça fonctionne, pourquoi pas. Même si au final on peut regretter une uniformisation, un paysage trop lisse et aseptisé.
La faute aussi à tous ses templates qui se ressemblent et donnent l'impression de toujours visiter le même site. Libre à chacun de faire preuve d'originalité et de créativité. Mais si une idée ou un style fonctionne, ils ont toutes les chances d'être rapidement repris par tous, pour devenir des "standards". À commenter par les majors du moment qu'on ne nomme plus (GAFAM… ), qui récupèrent ce qui marche pour mieux nous le resservir à leur sauce.
Des styles un peu fades mais efficaces pour les sites tout venant n'empêchent pas de se démarquer. Le flat, tout comme les autres styles, n'est pas une obligation. Au contraire, dans ce contexte, plus facile de se faire remarquer en faisant d'autres choix.
Globalement, le web design est devenu mature et pro. On peut regretter les sites bancals d'il y a 10 ou 15 ans, qui donnaient du piquant. Mais il y avait aussi des modes dominantes (les menus en colonne avec 36 boutons en relief qui mettaient 10 plombes à s'afficher, les menus déroulants avec 50 sous menus, les effets "vagues", les gif qui se baladaient de droite à gauche, les sites flash au look SF, le glossy un peu plus tard… ). Il y avait une surenchère de lourdeur et d'effets kikoolol… Le flat au départ a été une réaction à ces designs lourdingues.
Mais certains savaient se démarquer. Ex. en 1998 :
http://evolvedesign.com/
En fait, on se dirige vers quelque chose de moins radical, où on pioche dans différents styles, tout en restant cohérent. Pour le reste, je trouve que le paysage web actuel est bien plus pro et agréable que ce qu'on nous servait à l'époque des premiers iMac.
Pour conclure, l'originalité n'est pas une fin en soi et libre à chacun de se positionner. Mais c'est beaucoup moins simple qu'il n'y paraît.
Modifié par spongebrain (19 Jun 2016 - 18:22)