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Accessibilité du Web

Bonjour,

j'ai une question concernant cette règle qui me parait obscure :
- Pour chaque média temporel véhiculant une information, l'information ne doit pas être donnée uniquement par la couleur. Cette règle est-elle respectée ?

Je n'arrive pas à saisir si on parle du média lui même ou... en fait je sais pas Smiley sweatdrop
Dans un audit d'accessibilité pour les normes RGAA : http://www.rgaa.net/-Critere-3-2-A-Dans-chaque-page-Web-.html
C'est la règle 3.2.5.
Bien que dans les autres règles 3.2 j'arrive à trouver une vague idée de ce dont on cherche à vérifier, pour la vidéo, j'arrive pas du tout à savoir et ça me fait douter sur le reste.

Par exemple pour celle-ci :
- Test 3.2.1 : Pour chaque mot ou ensemble de mots dont la mise en couleur est porteuse d’information, l’information ne doit pas être donnée uniquement par la couleur. Cette règle est-elle implémentée de façon pertinente ?

J'arrive à comprendre qu'on peut mettre du gras/une taille différente etc...
Mais dès qu'on parle de "visuel" type image/vidéo, ça devient tout de suite plus floue Smiley confused
Modérateur
Il me semblait bien qu'il s'agissait d'une règle du WCAG.

Pour le domaine de la video, je n'ai pas d'exemple qui me vient à l'esprit mais dans un contexte général, je peux te donner l'exemple suivant :

Ainsi si tu souhaite véhiculer l'information suivant laquelle ceci est correct ou erroné, tu peux utiliser un code couleur.
Habituellement on a vert pour correct et rouge pour incorrect.
Seulement, une représentation iconographique dont la seule distinction n'est que colorimétrique ne suffit pas (n'est pas accessible au sens WCAG). Un check rouge pour dire erreur et l'inverse en vert n'est pas viable en l'état.
Le test 3.2.1 (zéro, feu !) stipule donc que cette information doit être explicitement décrite.
Notre exemple a donc besoin d'être complété par la mention correct/incorrect.
Bien sûr, on peut garder la distinction colorimétrique mais elle ne doit pas à elle seule représenter l'information véhiculée.

Pour tester si ton site répond à ce critère, tu peux tester l’utilisation de celui-ci en désactivant toutes les couleurs (se mettre à la place de quelqu'un qui ne vois que des niveaux de gris) et vérifie si une vache y retrouve son veau.

D'une manière générale, il faut considérer l'accessibilité sans Css. Désactive ta feuille de style pour voir. Bien sûr la mise en page saute mais tu t'aperçois illico si l'information est accessible.
En faisant ça, là où tu avais un check vert, si tu ne l'as pas renseigné correctement, ça te fera tout drôle !

L'exemple peut-être prit aussi pour un bouton de soumission de formulaire. Imaginons que tu décide d'entourer ton bouton en vert dès que les champs requis sont remplis.
Imaginons aussi que ce même bouton sera entouré en rouge dans la situation inverse.
Donc le bouton aura 2 états et les seules propriétés qui changent sont sa couleur.
Dans ce cas, tu ne répond pas à la règle du WCAG.
Par contre si tu fais ajouter une mention qui stipule "remplir tous les champs etc" ou "c'est tout bon tu peux cliquer", là, tu réponds correctement au critère.

Après comme je le disais pour la vidéo, je ne cerne pas vraiment le champs d'application mais l'idée est là.


PS : Je ne décris là qu'un pendant de l'Accessibilité qui dans le fond est une chose à aborder sous de multiples facettes. Attention, accessibilité ne signifie pas exclusivement "rendre accessible au handicap" ! (le nombre de fois où j'y vois cette connotation, à pleurer !) Tout le monde a besoin d'accessibilité.
Modifié par Greg_Lumiere (17 Jun 2016 - 16:06)
Ok ça éclair ma lanterne !
Merci !

J'ai pu constater que en désactivant le CSS sur le site audité, le fait que ce soit une vidéo n'était pas explicite (un thumbnail d'une image chargeant la vidéo en javascript dans une iframe).

Merci encore (de nouveau) à toi !
Bonsoir,

L'exemple vert=correct/rouge=incorrect est le plus classique et le plus simple à comprendre.

Dans les problèmes que je croise régulièrement aussi, les informations type calendriers de réservation sous forme de tableau où l'état réservé/libre d'une plage n'est indiquée que par une couleur de fond et/ou une image de fond différente.
OU encore les tableaux mettant en relation différentes offres et les features incluses/pas incluses.

Là aussi en désactivant les CSS on voit tout de suite où est le problème.

On peut généraliser la règle en disant que toutes les informations nécessaires à la comprhéension du contenu ne doivent pas transiter exclusivement sur un seul canal, ou autrement dit, que toutes les informations nécessaires à la compréhension de l'ensemble doivent être transmises au travers de plusieurs canaux.
ET quand le média est temporel comme la vidéo, si possible de façon simultanée sur les différents canaux.

La notion de canal peut se résumer de façon très simple, en tout cas en théorie, en disant qu'un canal est équivalent à un de nos cinq sens: vue, ouïe, toucher, odorat, goût.
En pratique on dira plutôt qu'il existe trois canaux: le son, l'image et le texte. Cela car le texte pourra être soit lu grâce à la vue, soit grâce à l'ouïe (synthèse vocale) ou le toucher (braille).

En plus clair et en beaucoup plus simple, pour les vidéos, ça consiste basiquement en les trois questions suivantes :
1 - Si je coupe l'image, est-ce que je comprends la vidéo seulement avec le son ?
2 - Si je coupe le son, est-ce que je comprends la vidéo seulement avec l'image ?
3 - ET le stage hard core, si je n'ai ni son ni image, est-ce qu'un texte peut remplacer complètement la vidéo ?

Les questions sont très simples, mais en réalité c'est rapidement très complexe et parfois tout bonnement impossible.
1 - Ca peut impliqer de l'audiodescription, si les dialogues et les sons produits par les actions ne sont pas assez explicites
2 - Ca peut impliquer des sous-titres et/ou une transcription en langage des signes et/ou de la visiodescription(1) si l'image ne suffit pas à elle seule ou si elle n'a que peu d'intérêt en elle-même (exemple typique: un discours politique ou bien le téléjournal, mais aussi et bien sûr les cours/séminaire)
3 - Pour le niveau hard, pas de miracle, il faut écrire du texte et on va probablement perdre la notion de temporalité (à moins que quelqu'un se dévoue pour commenter le match en direct sur IRC ?)

Avec en prime des erreurs/pièges classiques qu'on voit encore trop souvent, par exemple un sous-titre incrusté dans l'image, ça reste dans l'image, ce n'est pas du texte

(1) Je ne connais pas le nom officiel de cette technique, mais ça consiste en écrire textuellement ou donner un indice visuel sur un évènement uniquement sonore, p.ex. faire clignoter un voyant lumineux quand une alarme retentit, ou écrire textuellement « quelqu'un sonne à la porte ». Ceci à destination des sourds.
Modifié par QuentinC (18 Jun 2016 - 00:51)
Modérateur
Du fais que tu en parles Quentin, ça me fait penser au site Atalan qui, non seulement explicite tes dires, mais qui plus est les mets en application.

Fouiller sur leur site, met en lumière pas mal de bonne leçon à mettre en application.

Concernant la vidéo ils insère systématiquement sous la vidéo la transcription textuelle incluant :
- les dialogues
- la description des décors
- ils retranscrives les textes incrustés
- et décrives les animations